C’est dans une émission de télévision que j’ai découvert la baie de Somme. Avant ça, je ne connaissais que le nom du département. À travers le reportage, il se dégageait de ce coin de France un côté nature à l’état brut, comme une symbiose entre l’homme et son environnement. C’est ce qui m’a tout de suite plu.
C’est d’ailleurs à l’occasion de cette émission que j’ai découvert qu’il y avait des phoques en France ! Ah, vous le saviez déjà ? Bon bon, n’en parlons plus. Imaginez toutefois mon émerveillement car oui, il s’agit bien d’un émerveillement ! J’imaginais les phoques occuper des territoires lointains et rêvés, des endroits où les eaux voyaient les orques et les baleines rôder en maîtres… Et bien non, il y a, à quelques heures de Paris, des colonies de phoques en liberté ! Que la France est surprenante…
Alors bien sûr, il n’en fallait pas plus pour que mes nuits se peuplent d’étendues sableuses, de marécages, de villages médiévaux et de phoques tous azimuts. Il fallait donc que j’aille
fouler le sol de la baie de Somme !
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Le périple a commencé à Amiens où nous avons découvert les merveilleuxs hortillonnages, puis à Abbeville, la porte de la Baie de Somme, où nous devions récupérer le véhicule de location avant de partir à l’aventure.
J’avoue, avant de partir, j’ai googlisé Abbeville, juste pour savoir à quoi ça ressemblait. Mais le problème avec Google Images, c’est qu’on y trouve tout et n’importe quoi, toutes les images ayant été trouvées avec le nom ou le mot-clé “Abbeville” : incendie, accident de la route, équipe de foot, trous sur la chaussée, images de la guerre, cantine scolaire, les forces de l’ordre verbalisant sur le bord d’une route, les photos de profils de membres de sites de rencontres vivant à Abbeville, annonces immobilières régionales, chat disparu, photo du maire… Je souhaitais savoir si Abbeville était une chouette ville à visiter, eh bien, j’ai fait chou blanc. Nada. Échec cuisant !
Bon, d’Abbeville, j’ai aimé le beffroi et ses fenêtres gothiques, la gare et la cathédrale qui ressemble à celle d’Amiens. Ah, et sinon, on a a-do-ré la boulangerie située à côté d’Europcar. Leurs pâtisseries, c’était du tonnerre et ça, c’est toujours bon à savoir !
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C’est sous un épais ciel gris que nous prenons la route vers la côte. La trajet n’est pas désagréable, la route traverse la campagne picarde, des arbres bordent la chaussée… Moi je reste à l’affût, je veux voir la mer, enfin !
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Mers-les-Bains se trouve dans le département de la Somme (Picardie), Le Tréport est en Seine-Maritime (Haute-Normandie), les deux villes sont
collées, il y a juste le port qui les séparent. J’ai vraiment eu un coup de cœur ! J’ai adoré les façades colorées des maisons avec leurs balcons peints de jaune, de rose, de vert,
de bleu… j’ai aimé la grande plage de sable, les petites cabanes blanches et les falaises autour. Il y a à la fois une nostalgie Belle Epoque, une tranquillité et un air de vacances qui
s’installent.
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Après la Seconde Guerre mondiale, alors que les maisons du front de mer étaient détruites et menaçaient de s’effondrer, les élus de la commune prévoyaient
de tout raser pour y construire des bâtiments plus récents (comme à Royan ou Le Havre). C’était sans compter sur l’opposition et la détermination des habitants de Mers-les-Bains qui ont
tout fait pour sauver leurs maisons. Finalement, les élus ont cédé et, après des années de réhabilitation, les maisons de Mers-les-Bains ont pu retrouver leurs couleurs et leur
singularité. Avouez que ça aurait été dommage de se priver d’un tel résultat !
Bien que jouxtant Mers-les-Bains, juste séparées par un canal, Le Tréport est différente. Ses maisons s’alignent le long du canal et rappellent un peu
Honfleur.
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Depuis Mers-les-Bains, la vue sur le port du Tréport est magnifique : ses quelques maisons mitoyennes alignées face à la mer, la forme imposante de l’église
venant rompre cette belle lignée et, en toile de fond, les somptueuses falaises calcaires. Voilà un panorama superbe !
Au Tréport, joli moment de détente en se promenant dans ses jolies ruelles étroites, à admirer la vue depuis le phare et observer le bal des pêcheurs et des mouettes.
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La voilà la Baie de Somme, la vraie ! Saint-Valery-sur-Somme s’offre à nous et, pleine de surprises, nous conquiert en un clin d’œil.
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SAINT-VALERY SUR SOMME, C’EST L’ÉLÉGANTE RENCONTRE DES VIEILLES PIERRES ET DES FLEURS SAUVAGES.
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Saint-Valery-sur-Somme est une agréable découverte. Le petit village semble paisiblement installé sur les bords de l’embouchure de la Somme faisant face à la baie, à ses
étendues de sables et les prés salés bien verdoyants. Les maisons à briques rouges et à colombages de la partie basse du village longent la Somme et, par quelques petites ruelles pavées,
on se laisse facilement mener à la partie haute, plus ancienne et d’héritage médiéval.
J’ai totalement craqué pour ce petit village où, malgré la foule de touristes (attention si vous y allez en haute saison), il règne une ambiance agréable et reposante. Dans la partie
haute, les ruelles sont bordées de coquelicots ou de roses trémières, les papillons vous tournent autour, le chant des oiseaux accompagnent chacun de vos pas et l’air du large vient vous
tenir éveillé.
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tout est réuni
pour vous faire
craquer
Pour moi, Saint-Valery-sur-Somme est définitivement le grand incontournable de la baie de Somme, il représente l’esprit même de ce petit bout de France, paisible et serein, accueillant et intrigant. J’avais envie de continuer à me perdre dans ses allées fleuries bordées de vieux murs de pierre, de profiter encore et encore de la tranquillité qui émanait du vieux village. Avec une telle vue sur la baie, tout est réuni pour vous faire craquer.
Je lui ai trouvé beaucoup plus de charme que Le Crotoy situé en face de l’autre côté de la baie. Le Crotoy n’est pas désagréable mais m’a semblé un peu moins authentique et manquait, à mon goût, du charme de sa voisine.
De Saint-Valery, vous pouvez prendre votre vélo et vous promener le long de la baie jusqu’au phare du Hourdel d’où sont observables les phoques, c’est une superbe balade qui vaut le détour, idéale pour observer les oiseaux et les marais.
Alors on se prend facilement au jeu, on veut voir chaque ruelle, chaque maison, chaque jardin. On se dit qu’à chaque recoin, derrière chaque brique, une merveille nous attend ! J’ai eu un vrai coup de cœur pour ce petit village chaleureux et adorable !
Oui, des phoques !
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Sur le chemin entre Saint-Valery sur Somme et Cayeux-sur-Mer, la pointe du Hourdel, avec son phare du même nom, est l’endroit où aller pour observer les phoques. Sachez toutefois
que vous ne pourrez pas les approcher. Ils sont généralement installés sur des bancs de sables au milieu de la baie et qu’ils viennent très rarement près de la plage.
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Tous les jours, des bénévoles de l’association de protection de la baie viennent, munis de leur longue vue, observer les phoques et les compter. Sachez que vous pouvez leur
demander de jeter un œil avec leurs jumelles, ils seront ravis de vous en dire un peu plus sur ces animaux. D’après ce que me disait une bénévole, la colonie de phoques de la baie de
Somme s’élève à environs 600 animaux, de deux espèces : phoques gris et phoques veaux. Elle me disait également que, malgré ce qu’avancent les sociétés qui proposent des sorties en bateau
pour observer les phoques, on ne peut réellement s’en approcher.
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À travers les jumelles, je pouvais les observer se la couler douce, s’étirer et roupiller sur leur petit banc de sable. Par chance, l’un d’eux s’est approché un peu et a
rapidement pointé son museau hors de flots pour ensuite disparaître sous l’eau.
Alors non, désolé, pas de photos des phoques. Ils étaient trop loin et mon zoom pas assez puissant mais je peux l’attester, ils sont là, ils existent, on ne nous a pas menti !
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Encore une belle surprise. Même si la ville en soi n’a pas grand intérêt, Cayeux peut se vanter d’avoir une jolie plage de galets et une longue lignée de très jolies cabanes de plages
colorées. Si Deauville a ses cabanes aux noms de vedettes du cinéma, Cayeux-sur-Mer a ses cabanons aux teintes rouges, bleues, oranges…
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J’adore cette ambiance balnéaire qui fait très vacances et détente. Devant leurs cabanes, les gens se retrouvent en famille pour manger, jouer aux cartes papoter, les plus courageux
entreprennent des travaux et du bricolage avant l’hiver, les petites mamies s’adonnent à la couture et moi, je me régale du bruit des galets qui crissent sous mes pieds et des vagues qui
se jettent sur la plage.
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Allez, un dernier pour la route ! J’adore les couchers de soleil et celui-là était à la hauteur de mes espérances. Rien de mieux pour terminer cette escapade picarde qu’un beau coucher de soleil sur la plage de Mers-les-Bains.
Je garde de cette soirée un souvenir très agréable, comme un instant poétique où le temps s’était arrêté et où je profitais enfin d’avoir les yeux rivés sur l’horizon et les pieds dans
des chaussures qui prenaient l’eau.
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